Festival MIMI 1986 - 2007

Since 1985 and since 2001 on the Frioul Islands in Marseille Bay. An innovative, transaesthetic programme.

 

esthétiques
Festival MIMI 1986 - 2007

MIMI 2003 (FR)

MIMI 2003 (FR)

18e édition
Iles du Frioul – Marseille


EDITO
Pour sa majorité (18 ans), MIMI s’offre des petits frères, MIMI-Nor à Narian-Mar, capitale des Nenetzs en Russie du Nord, et MIMI-Sud à Kinshasa/RDC. Ces trois festivals-ateliers (éventuellement suivis d’une version moyen-orientale) constituent désormais une épine dorsale annuelle sur laquelle s’appuient formations et échanges de toutes natures, qu’ils soient destinés aux artistes ou à leurs accompagnateurs. Aujourd’hui, il nous semble définitivement impossible de couper l’acte de diffusion de son contexte, de l’amont et de l’aval. L’ingurgitation culturelle laisse donc place à des questions : comment naissent toutes ces idées musicales ? A quoi vont-elles servir ? Que restera-t-il de l’opium télévisuel ? Qu’est ce qui est beau ? Qui a le droit d’innover ? Qui va payer tout ça, et pourquoi ? Public ou équipe, beaucoup de mimistes se posent ces questions. Y compris les opérateurs étrangers (4 russes, 1 japonaise, 1 libanaise, 1 congolais) venus nous aider cette année ...
Nous l’espérons, ces quelques jours paresseusement partagés au bord de l’île renforceront nos capacités à remettre en cause les certitudes ...
Et puisque le mimiste devient encore plus voyageur, nous reprendrons notre badinage à Narian-Mar et à Kinshasa ...
Yallah !!!

Ferdinand Richard



Jeudi 24 juillet
Nuit des préparateurs
Benoit Delbecq (France)
PacJap (France/Japon)

Aujourd’hui, les instruments de musique s’émancipent. Ils ont leur vie propre, et le musicien est plus à considérer comme le compagnon naturel de la matière. L’arrogance de l’artiste-despote a fait place à une relation quasi-animiste entre le médium humain et le dieu du bois ou des fluxs électroniques.
Benoit Delbecq fait plus que jouer, comme les franco-japonais de l’atelier croisé PacJap. Préparant les instruments pour d’étranges cérémonies, ils font chanter ces petits dieux omniprésents, pour nous attirer les bonnes grâces du ciel, nous éviter de fâcheux mistrals.



Vendredi 25 juillet
Nuit du Tsunami
Duo Peter et Casper Brötzmann (Allemagne)
Duo Luc The Ex et Phil Minton (Pays-Bas/Royaume-Uni)

Les quatre fortes-têtes de ce soir représentent parfaitement l’intégrité radicale de la musique indépendante européenne. Le célèbrissime Peter Brötzmann incarne à lui seul l’absolutisme du free-jazz allemand, et son fils Caspar a logiquement poussé le post-punk berlinois dans ses derniers retranchements.
Luc, figure centrale du cult-group punk hollandais The Ex, s’associe à une autre légende, Phil Minton, ouvreur de pistes, capable de sa seule voix de renvoyer la noise-music electronique au rang de musique d’ascenseur...
Les quatre finiront-ils la nuit ensemble ? 2 + 2 = un tsunami ?




Samedi 26 juillet
Nuit des amitiés franco-américaines
David Watoson "Glacial" , avec Lee Ranaldo et Tony Buck (Nouvelle-Zélande/USA)
Residence-creation de Pierre-Yves Mace (France)

Nous saluerons ici la capacité des artistes à instaurer la paix. Ce soir, point d’autre guerre sainte qu’une certaine forme d’extase, et des personnalités particulières. Le cornemusiste Watson, néo-zélandais expatrié à New York, a trouvé en Lee Ranaldo (Sonic Youth) et Tony Buck les parfaits comparses d’une musique irréelle mais tonique, intitulée "Glacial".
Pierre-Yves Macé, jeune compositeur français déniché par John Zorn, fait un pari : monter sur scène avec des musiciens régionaux pour une résidence-création unique, un kaléidoscope... Tous abordent la question des architectures musicales avec une nouvelle philosophie.
... et plus de courage qu’un pilote de bombardier.


Dimanche 27 juillet
Nuit des beaux gestes
Z’EV solo (Etats-Unis)
DJ Vadim and the Russian percussions(Royaume-Uni)

En cinquante ans, de l’Art Brut à l’ethnomusicologie, le performer Z’EV, partant de Californie, a construit (seul ou avec Glen Branca, la Fura dels Baus, Keiji Haino, etc...) des espaces percussifs inédits, des transes religieuses. Ils sont à l’autre bout de la chaine qui l’unit à l’ultra-sophistiqué Dj Vadim, star urbaine du très créatif label hip-hop britannique Ninja Tune, virtuose platiniste d’origine russe. Ces frissons primitifs de la musique sont un rituel de passage entre deux mondes. "Si le geste est beau, le son est bon", disent les moines-batteurs japonais d’Ondekoza... Illustration.
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