Festival MIMI 1986 - 2007

Since 1985 and since 2001 on the Frioul Islands in Marseille Bay. An innovative, transaesthetic programme.

 

esthétiques
Festival MIMI 1986 - 2007

MIMI 2005 (FR)

MIMI 2005 (FR)

20e édition
Iles du Frioul – Marseille


Edito
En 2005, la brutale déforestation de ce paradis naturel qu’est la musique touche à ses limites. Tous ses modes de consommation changent. Les micro-médias se font les dents sur les mass-médias. Aux abois, les monopoles privés autrefois bien arrogants supplient les ministres de voler à leur secours ... Tous les modes de production changent. L’informatique transforme toutes les élaborations musicales et toutes leurs circulations. La technologie décentralise la culture. Le bulldozer de l’Histoire passe ...

Et ce n’est qu’un début ...

En 2005, le petit festival MIMI a 20 ans, et lui, par contre, n’a pas pris une ride. Solidement campé dans son joli maillot de bain, il fait l’admiration des reporters, avec sa fine musculature. Peut-être parce qu’il s’est toujours nourri de l’impertinence des artistes, et pas du gras totaliment de la Distribution. Peut-être aussi parce que, prudent, il se construit son avant et son après, soutenant les micro-entreprises sans lesquelles les artistes fuient nos périphéries.

Ce festival estival n’est donc pas une pique touristique.

Aucune raison de bouleverser le menu de notre roboratif pique-nique, à l’exception de tardifs extras (arrosés à bon escient) dans la nuit de dimanche à lundi.

On n’a pas tous les jours vingt ans ...
Bonne nouvelle : on pourra y chanter fort, faux, et dans un total mépris de l’innovation !!
Quel exotisme !!

Ferdinand RICHARD


jeudi 28 juillet
Nuit des voisins
Raphaël Imbert + Zim Ngqawana
(Marseille, Afrique du Sud, Israël)
Soap Kills + Les Chanteuses D’europe Centrale
(Liban, Europe Centrale)
En co-production avec le Chantier Centre de Création des Nouvelles Musiques Traditionnelles de Correns (Var)

En vingt ans, MIMI affirme son rôle de producteur en région. Il ouvre ses festivités avec deux cartes blanches locales, l’une au jazzman marseillais qui monte, Raphaël Imbert (Villa Médicis à New York), l’autre à une innovante plateforme rurale, initiée par Le Chantier de Correns (Var). Les deux aventures associent excellence locale et artistes lointains. Raphaël invite en résidence au Conservatoire National de Région le mythique saxophoniste sud-africain Zim Ngqawana, l’époustouflant pianiste israélien Yaron Herman, et trois jeunes marseillais : Cédrick Bec (batterie), Stéphan Caracci (vibraphone), Simon Tailleu (contrebasse).

Le Chantier et l’A.M.I. s’associent pour la rencontre de Zeid Hadaman & Yasmine Hadaman (Soap Kills), duo libanais électro spécial déjà impliqué dans Mimi-Sud, et de trois chanteuses, Zuzana Lapcikova (République Tchèque), Beata Palya (Hongrie), et Ania Witczak (Pologne).
Les deux projets s’intéressent de près à une intégration moderne du patrimoine (et pas à un vulgaire collage). La Provence est un arbre dont les racines poussent très loin ...


Vendredi 29 juillet
Nuit des aiguilles
Vibrion (Marseille)
Les Amants de Juliette (Paris)
De nos jours, les musiciens se voient en perspective. Très pointu, le jeune poète Fred Nevchehirlian, étoile filante, slameur marseillais, ancien stagiaire des ateliers de Solaar à l’A.M.I., travaille à Royaumont avec les frères Chemirani. Vibrion est son groupe-base, (Eric Cartier, Marianne Salomon, Christophe Isselée, Stéphan Paulin), celui par qui est arrivé le rock du nouveau poète.
Organiques, sensuels, les Amants de Juliette recomposent une autre sono mondiale. Leurs espaces (aérés mais pas contemplatifs) ont soutenu bien des pas de danseurs, ici ou à Buenos-Aires. De retour, et en partance, Les Amants arpentent la largeur du monde. C’est un jazz talons-aiguilles ...


Samedi 30 juillet
Nuit des derviches
Ensemble 4’33" (Russie)
Meredith Monk & Vocal Ensemble (USA)
En co-production avec Marseille Objectif Danse (Marseille)

A Mimi-Nor en 2004, à la frontière du monde, bien à l’abri du blizzard dans la petite Maison de la Culture, le silence s’est fait pour 4’33", un ensemble néo-classique d’une tenue que seuls les russes savent produire, une hypnose inventée par Alexei Aigui, jeune prodige déjà salué dans son pays.

Ils joueront l’introduction idéale pour le plus bel ensemble vocal qui soit, celui de Meredith Monk, quatre chanteurs hors norme, cherchant leur souffle dans chaque cellule corporelle, et au-delà ... Meredith, faite de l’acier le plus dur et le plus doux, danse quand elle chante, et convoque les âmes de nos ancêtres. Chacune de ses apparitions accélère notre pouls ..


Dimanche 31 juillet
Nuit du scotch
Dgiz (Paris)
Totonho & os Cabra (Brazil)

Dgiz, autre transfuge du hip-hop, aussi à l’aise avec Sclavis que dans le chaudron de Mimi-Sud à Kinshasa, remporte le combiné vitesse-et-sens dans une descente vertigineuse, avec son combo ha-llu-ci-nant, qui ne sont pas des chèvres, c’est le moins qu’on puisse dire. Par contre, les animaux familiers de Totonho-la-barbichette le sont, quant à eux, impertinent reflet d’un rock brésilien plus que dépoussiérant. Ca brinqueballe de tout côté, ça colle sans état d’âme, et bien sûr, ça envoie les pieds !!
Nous sommes scotchés !!
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